accès au parc

le parc à visiter

 

Lorsque mon épouse et moi avons acquis la propriété, c’était un pré à vaches en très mauvais état : les ronces et les orties envahissaient l’ensemble ; le terrain, très pentu, difficile d’accès, n’était pas des plus avenants.

Aujourd’hui, à la demande de quelques-uns et aux encouragements médiatiques (lisez l’article élogieux que m’a fait le journal local), j’ose le proposer à la visite.

le charmant buisPour mieux le cerner, et comprendre comment j’en suis parvenu à ce résultat, je vous invite à lire les explications qui suivent.

Plusieurs conditions ont guidé (et guident encore) l’évolution du jardin, chacune d’elles étant au départ une contrainte, mais conduisant à en donner l’aspect actuel :

  • La surface concernée.
  • La situation et la morphologie du terrain.
  • La qualité du sol.
  • Les conditions climatiques.
  • Les moyens financiers disponibles.
  • Les différents usages.
  • Les techniques utilisées.
  • Nos goûts personnels.
  • Notre disponibilité à l’entretenir.

La surface :

Un hectare, surface habitable comprise. Cela peut faire beaucoup si on manque de moyens, de temps, de pratique, … ou peu si on rêve d’un parc à l’anglaise, avec daims, cerfs et chevaux pâturant.

Pour moi, c’est la surface idéale, me permettant de m’amuser et de l’entretenir tout en ayant mes occupations professionnelles et obligations familiales.

La situation et la morphologie :

parc ouest vu de haut

 

 

La propriété se situe sur le Nord Aveyron (Haut-Rouergue), à 550 mètres d’altitude, sur le bord supérieur d’une colline, dont les versants plongent à l’Est vers la vallée torrentielle du Mousseau (rivière à truites et écrevisses), à l’Ouest vers un vallon ou coule un ru pouvant s’assécher l’été, et au sud vers la belle vallée du Lot, et son lac de barrage (Castelnau-Lassouts).

L’exposition y est donc totalement dégagée, offrant un ensoleillement maximal quand les conditions le permettent, plutôt Sud-Sud-Ouest, que l’habitation protège des vents du nord (ce qui m’offre des résultats de cultures intéressants, voir surprenant pour le pays). Levés et couchés de soleil plutôt sympathiques !

La pente naturelle initiale, couvrant les trois-quart de la surface, est par endroit raide ; elle m’a obligé à terrasser (manuellement) des zones de cultures. Elle est avantageuse par le drainage naturel lors de longues périodes de pluie, et offre une vue imprenable de la maison sur 270°. Mais cela me complique un peu les travaux, et rend la circulation plus sportive que dans un jardin de Beauce.

L'allée de la source

Les terrassements, effectués uniquement à la pelle, pioche, et brouette, sont principalement situés en bordure du bâtiment ; des chemins ont aussi été nivelés pour faciliter la promenade et permettre le passage de petits chariots.

Qualité du sol :

Autrefois propriété des moines-chevaliers de la dômerie d’Aubrac qui l’utilisaient déjà en jardin nourricier, on devine que leur choix d’emplacement n’était pas le fruit du hasard, et pour cause : le terrain a pour couche géologique un schiste fragmenté, offrant la pédologie riche d’un sol brun acide, mais au pH rehaussé par endroit par la proximité d’un causse (calcaire) m’offrant quelques morilles au printemps. Enrichi au fil des siècles (la propriété est déjà en cadastrée vers 1650) par les fumures naturelles, le sol m’offre une grande facilité de culture, même si en contrepartie l’épaisseur de sol cultivable dépasse rarement 30 centimètres. Mais la roche-mère, au clivage vertical, n’est pas un handicap pour la croissance des arbres, au contraire : il résistent mieux au vent d’Autan.

Météorologie :

Comme partout, elle tend à changer (réchauffement oblige ; n’en déplaise aux sceptiques).

Lorsque nous nous sommes installés, le climat était très nettement marqué par l’influence de … quatre zones climatiques. Si si : nous sommes à la jonction du climat océanique (actif principalement au printemps et en automne), du climat méditerranéen (ressenti l’été, mais atténué par les autres climats), le climat continental (été comme hiver), aux effets asséchant, et enfin le climat montagnard (en raison de l’altitude et de la proximité des (petits) sommets aubraciens (1400 mètre). C’était bien et appréciable, jusqu’à ce qu’on ressente les premiers effets marqués du réchauffement.

Notre zone subit de plus en plus la monté du climat méditerranéen (premières cigales apparues en 2014), avec les conséquences qui s’en suivent : sécheresses plus fortes, plus longues ; périodes de grands vents chauds venus du Sud (l’Autan), et, lorsqu’il pleut, plus rarement, ce sont de plus en plus souvent des trombes d’eau, ravinant tout, et, malheureusement, ne pénétrant pas les sols (ne profitant donc pas aux plantes). Les hivers ne sont plus aussi enneigés, ce qui ne permet pas de reconstituer des réserves suffisantes.

Quelques vieux arbres, surtout des chênes rouvres, commencent à dépérir, des arbrisseaux grillent l’été, et la gestion de l’eau  va conduire à quelques aménagements, voir transformations.une haie topiaire

Financement :

C’est bien-sûr le nerf de la création ! Donnez-moi 10 millions d’euros et je vous plante un jardin exotique au pôle nord. Mais que faire quand on a des clopinettes, et pleins de projets ?

Il y avait, dans les temps anciens (comme me disent mes enfants), un slogan qui scandait : « en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ». Et bien c’est un peu ça pour notre parc : on n’a pas de moyens, mais on a des astuces, et de la patience !

Pas de tractopelle pour terrasser, mais des pelles et pioches ; pas d’achats de grands sujets bien formés, mais des semis et boutures maisons ; pas de personnel pour entretenir l’ensemble, mais des trucs pour se simplifier la tâche.

Le parc a donc la particularité d’avoir été créé, et d’être entretenu sans un sou, hormis l’essence de quelques petites machines, ou l’achat de petits matériels pour le travail (et encore : beaucoup sont issus de récupération!).

Usages :

C’est fondamental de savoir ce à quoi va servir le parc pour comprendre son aménagement. Un espace vert urbain libre d’accès n’aura pas le même aspect, on s’en doute, qu’un jardin privé propice à la méditation orientale, et le jardin de collection ne sera pas conçu comme un jardin historique.

Plusieurs objectifs nous concernent :

Les études au calme

  • La première fonction de notre parc, c’est bien sûr d’y vivre et d’y recevoir des amis. On doit se sentir comme dans un salon. Les gens qui y viennent, très souvent accompagnés d’enfants, ne doivent pas être bridés par un coté trop « précieux », qui fait chic mais qui limite les mouvements, et surtout les jeux.
  • La seconde condition est la présence d’animaux en liberté ; pas des vaches ou des moutons (trop de mouches à mon goût!), mais des chiens et chats. Des oiseaux aussi, que nous arrivons à élever quelquefois en parfaite harmonie avec les félins (j’ai des preuves!). Ce n’est pas un zoo, mais nous ne nous sommes pas interdit leur présence (sauf pour les rats taupiers qui me font quelques dégâts fort déplaisant, et pour lesquels je n’ai pas encore trouvé de solutions naturelles miraculeuses (si vous avez, je suis preneur). Et puis il y a de temps à autre le passage de cerfs, de biches, ou de quelques chevreuils ; s’ils m’abîment quelques arbustes par abroutissements ou frottis  , le spectacle en vaut la chandelle, et on laisse faire.
  • Troisième fonction : j’y pratique mes expériences. Avant de mettre un projet en œuvre chez les clients, je veux le voir, et vivre un moment avec ; j’ai quelquefois noté des inconvénients plusieurs mois après la mise en place. Je fais donc des essais de mélange de plantes, de forme de tailles, de traitements naturels…le parc est donc aussi mon laboratoire à ciel ouvert.
  • Une autre raison de la structure de l’espace est l’idée de pouvoir vivre en autosuffisance alimentaire, ou d’arriver à y parvenir si le besoin s’en faisait ressentir. Il y a donc le verger et le potager, dans lesquels on trouvera les fondamentaux, et qui se veulent bien évidemment bio.
  • Le coin potager est conduit depuis un bon nombre d’années en permaculture (technique qui n’était pas encore connue, et encore moins à la mode à l’époque ; cela m’a valu quelques moqueries sarcastiques de ruraux locaux qui regardent le jardin comme un terrain ruiné par les « mauvaises herbes », et moi comme le jardinier du dimanche dépassé par les événements, et de citadins de passage doutant de mes talents professionnels!)
  • Le verger n’est pas une référence technique ni botanique : je n’y ai planté que des sujets récupérés, souvent malingres, que je m’efforce de ramener à la santé, et avec la cohabitation des quelques chevreuils et cervidés gourmands qui ne m’aident pas (mais c’est tellement chouette à voir, les matins d’automne) ! Le principal est d’avoir une petite diversité qui serait suffisante si nous devions en vivre.
  • Je dois préciser à ce stade que lorsque je parle d’autosuffisance, ce serait vrai pour deux à trois personnes. La surface que je consacre à l’alimentaire n’est pas la principale, par choix ; c’est plus pour le plaisir et la fierté d’avoir quelques légumes et fruits bio-maison à servir aux amis de passage !

Techniques :

Tout en utilisant du matériel moderne (débroussailleuse ; tronçonneuse…) je m’efforce le plus possible de travailler comme le faisait les anciens, lorsque rendements et surproductions n’existaient pas encore.

Je ne peut pas m’enorgueillir de parler de bio intégrale (sauf pour le potager, où je suis passé en permaculture depuis des années), sachant qu’il m’arrive d’utiliser ponctuellement un désherbant ou un débroussaillant,  pour les cas trop pénibles ou trop fastidieux, comme la dévitalisation d’un vieux roncier ou d’une souche de noisetier mal placée. Mais les doses sont extrêmement faibles et l’opération se fait dans les conditions climatiques et saisonnières optimales. Je fais donc du « raisonné ».

Ensuite, cherchant toujours à expérimenter, je n’agis pas toujours comme l’écrivent les manuels. Quelques fois le résultat est bon ; d’autres fois non ! Cela explique quelques aspects étonnants qu’on peut observer dans le parc.topiaires et coquelicots

Goûts :

La tendance principale est le parc dit « à l’anglaise », qui donne un visuel proche du naturel. Mais des influences de jardins « à la française », « à l’italienne », ou encore « persanes » structurent l’ensemble et me permettent de m’amuser, d’expérimenter. C’est personnalisé, en fonction des goûts et des contraintes diverses.

Entretiens :

Le parc n’étant pas (pour le moment) mon moyen de subsistance, j’exerce ou ai exercé d’autres activités qui me prennent pas mal de temps : artisan jardinier ; salarié chocolatier ; mais surtout père de huit enfants !

J’ai quitté la chocolaterie pour me consacrer à nouveau pleinement à mes clients et amis ; le parc est donc le résultat de ma relative disponibilité à son encontre.pivoines et murier

Dire que je n’y passe pas de temps serait faux. Un passage quotidien, même de quelques minutes, me permet de le maintenir en état sans trop d’effort.

Ensuite, je mets au point des solutions qui permettent justement de me faciliter le travail, et l’aspect général du parc découle de ces astuces et moyens employés.

Ainsi cet espace n’a pas la prétention d’égaliser les splendides jardins remarquables qui nous sont proposés aux quatre coins de France et d’ailleurs, mais de faire découvrir que l’on peut, sans moyens mais avec patience et passion, obtenir un espace de nature aussi agréable que fonctionnel, un petit paradis terrestre, notre (modeste) Eden avant l’heure.

Je propose des visites uniquement sur rendez-vous, individuelles ou pour petits groupes au nombre de personnes limités selon les cas.

Le tarif  est fixé en fonction de la durée de la visite et de ce qui est souhaité par le ou les visiteurs (visite simple ou commenté ; visites avec enseignements , avec travaux pratiques…).

Les accès sont des allées enherbées,  souvent relativement pentues ; je n’ai pas encore trouvé de solutions pour les personnes à mobilité réduite ; croyez bien que j’en suis désolé, et que je réfléchis sérieusement au problème. Il faut mieux être équipé de bonnes paires de chaussures , surtout si le temps est humide, et prendre son temps pour visiter le parc.

Jamais le dimanche, que je réserve au Grand Créateur, premier d’entre tous, à la famille, et aux amis ! Merci.